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Manager hypersensible : comment j'ai transformé ma sensibilité en superpower chez Decathlon



Manager hypersensible est ce compatible ?

Mon histoire de jeune manager dans un monde de sportifs


"Il faut que tu t'endurcisses."


Julie Leonard, certifiée MBTI
Julie Leonard, Manager hypersensible

Cette phrase, je l'ai entendue des dizaines de fois lors de mes débuts en tant que manager chez Decathlon. À 23 ans, fraîchement nommée responsable de rayon dans un univers majoritairement masculin, mon hypersensibilité était perçue comme mon talon d'Achille.

J'étais cette jeune femme qui rougissait facilement lors des réunions tendues, qui prenait à cœur chaque feedback et qui ressentait profondément les tensions au sein de l'équipe. Dans ce temple de la performance sportive où la culture dominante valorisait l'endurance, la compétitivité et une certaine rudesse assumée, ma sensibilité détonnait.

"Tu prends les choses trop à cœur", "Ne le prends pas personnellement", "Tu dois avoir les épaules plus solides"... Ces conseils bien intentionnés résonnaient comme autant de confirmations que je n'étais pas à ma place.

Pourtant, quatre ans plus tard, mon équipe affiche l'un des meilleurs taux d'engagement de



l'entreprise, j'ai développé des talents que personne n'avait repérés, et ma "sensibilité excessive" est devenue mon atout le plus précieux. Je suis nommée Directrice de Magasin à 26 ans et voici comment j'ai transformé ce qui était considéré comme une faiblesse en ma plus grande force de leadership.


La révélation : quand le MBTI a mis des mots sur ma différence


Mon parcours de réconciliation avec mon hypersensibilité a commencé lors d'une formation au MBTI (Myers-Briggs Type Indicator) organisée par Decathlon pour ses managers. Lorsque les résultats ont révélé mon profil ENFP (Extraversion, Intuition, Sentiment, Perception), j'ai ressenti un profond soulagement.

Ce que je vivais avait un nom. Je n'étais pas "trop sensible" – j'étais une "personne hautement sensible" (PHS), avec une préférence marquée pour le "Sentiment" dans ma prise de décision.

J'ai découvert que cette caractéristique concernait environ 20% de la population, et qu'elle s'accompagnait de véritables forces :



ENFP, 16personnalities, MBTI

  • Une capacité d'empathie exceptionnelle

  • Une intuition aiguisée

  • Une perception fine des dynamiques relationnelles

  • Une profondeur d'analyse dans la prise de décision


Le MBTI m'a fait comprendre que ma sensibilité n'était pas un défaut à corriger, mais une différence à valoriser. Cette prise de conscience a radicalement changé ma façon d'aborder mon rôle de manager.



Les défis quotidiens d'une manager hypersensible chez Decathlon


Survivre dans la culture de la performance


Chez Decathlon, comme dans beaucoup d'entreprises du secteur sportif, la culture organisationnelle célèbre naturellement la performance, l'endurance et la résilience physique. Les métaphores sportives imprègnent le langage quotidien : "On va au combat", "Il faut tenir la distance", "On doit être plus agressif sur ce segment de marché" "C'est jour de match".

Cette ambiance, couplée à mon hypersensibilité, créait parfois des situations éprouvantes :

  • Des réunions bruyantes où tout le monde parlait fort et s'interrompait

  • Des feedback parfois brutaux délivrés sans précaution

  • La nécessité de prendre des décisions rapides sans temps de réflexion

  • Des open spaces survitaminés où la stimulation sensorielle était constante


Decathlon équipe

La pression d'être une jeune femme manager


À ma sensibilité s'ajoutait la pression d'être une jeune femme dans un environnement majoritairement masculin. Chaque émotion visible risquait de renforcer le stéréotype de la "femme émotive", chaque moment de vulnérabilité pouvait être interprété comme un manque de leadership.

Je me souviens particulièrement d'une situation où, émue aux larmes par la situation personnelle dramatique d'un collaborateur que j'avais accompagné pendant deux ans, j'ai entendu un collègue murmurer : "Ce n'est pas ton rôle de pleurer". Cette remarque m'a fait douter pendant des semaines de ma légitimité en tant que manager.


Comment l'hypersensibilité est devenue mon superpower de leadership


L'empathie : ma meilleure alliée pour constituer des équipes soudées


Progressivement, j'ai compris que ma capacité à ressentir profondément les émotions des autres était un atout inestimable dans mon rôle de manager. Alors que certains collègues passaient à côté des tensions sous-jacentes, je les détectais immédiatement.

Cette empathie naturelle m'a permis de :

  • Désamorcer des conflits avant qu'ils n'explosent

  • Créer un environnement où mes collaborateurs se sentaient vraiment écoutés

  • Adapter mon management aux besoins spécifiques de chaque membre de l'équipe

  • Développer une culture d'équipe basée sur la confiance et l'authenticité


management réussite
Thomas, vendeur Golf

Un exemple concret : alors qu'un de mes vendeurs, Thomas, montrait des signes de désengagement que tout le monde attribuait à un manque de motivation, j'ai perçu qu'il traversait une période difficile personnellement. Plutôt que de le pousser à "se ressaisir", j'ai adapté temporairement ses missions et lui ai offert plus de flexibilité. Six mois plus tard, il était devenu l'un des vendeurs les plus performants et loyaux de l'équipe.



L'intuition : détecter des talents invisibles aux autres


Mon hypersensibilité s'accompagne d'une intuition que j'ai appris à valoriser. Lors des recrutements, je percevais des qualités chez certains candidats que les autres managers ne remarquaient pas.

Je me souviens particulièrement de Seb, un candidat sorti de ses études de journalisme dont le CV n'avait pas impressionné mes collègues. Pendant l'entretien, j'ai ressenti chez lui une intelligence émotionnelle et une authenticité remarquables. J'ai insisté pour lui donner sa chance malgré les réticences. Aujourd'hui, Seb est Directeur Zone dans un grand Groupe de Commerce pour enfants et reconnue pour avoir transformé l'expérience client de ses magasins.

Ma sensibilité m'a également permis de détecter des potentiels cachés au sein de mon équipe. Là où d'autres voyaient des profils "moyens", je percevais des talents spécifiques qui ne demandaient qu'à être développés. Cette capacité à voir au-delà des apparences a considérablement enrichi mon équipe.


Une prise de décision plus nuancée et humaine


Contrairement à l'idée reçue selon laquelle les personnes sensibles sont indécises, mon hypersensiblité m'a conduite à développer un processus de décision particulièrement efficace :


  • Une analyse approfondie des impacts humains de chaque décision

  • Une considération attentive des conséquences à long terme

  • Une intégration naturelle des dimensions éthiques et relationnelles

empathie managériale

Cette approche plus nuancée a souvent permis d'éviter des décisions qui auraient semblé efficaces à court terme mais problématiques sur la durée. Par exemple, lors d'une restructuration de notre magasin, j'ai insisté pour prendre en compte l'impact émotionnel des changements sur l'équipe, ce qui a finalement facilité l'adoption des nouvelles méthodes de travail.


Les stratégies que j'ai développées pour transformer ma sensibilité en force


Redéfinir ma relation à la sensibilité grâce au MBTI


Le MBTI a été le point de départ d'une profonde transformation dans ma façon d'aborder mon hypersensibilité. En comprenant que ma préférence pour le "Sentiment" (F) était une approche valide de prise de décision, complémentaire à la préférence "Pensée" (T) de certains collègues, j'ai cessé de considérer ma sensibilité comme un défaut.

J'ai approfondi ma compréhension du MBTI et découvert que mon profil ENFP était particulièrement adapté à certains aspects du leadership :

  • La vision à long terme caractéristique de l'intuition (N)

  • La capacité à créer des environnements harmonieux grâce au Sentiment (F)

  • L'adaptabilité en toutes circonstances et le positivisme lié à la préférence Perception (P)

Cette nouvelle perspective m'a permis de valoriser mes forces naturelles plutôt que d'essayer de me conformer à un modèle de leadership qui ne me correspondait pas.


Établir des limites claires et des pratiques de ressourcement


L'un des défis majeurs de l'hypersensibilité est la tendance à l'épuisement émotionnel. J'ai dû apprendre à mettre en place des stratégies de protection et de ressourcement :

  • Des moments de solitude stratégiques : J'ai bloqué des plages horaires dans mon agenda pour me ressourcer entre les réunions intenses.

  • Un environnement de travail adapté : J'ai négocié la possibilité de travailler occasionnellement dans des espaces plus calmes lorsque j'avais besoin de concentration.

  • Des pratiques quotidiennes de régulation émotionnelle : Méditation de 10 minutes le matin, marche à l'extérieur pendant la pause déjeuner, journal de gratitude en fin de journée.


    méditation au travail pour manager hypersensible

Ces pratiques, loin d'être un luxe ou une faiblesse, se sont révélées essentielles pour maintenir mon efficacité et mon équilibre sur le long terme.


Communiquer ouvertement sur mon style de management


L'une des décisions les plus libératrices a été d'assumer ouvertement mon style de leadership avec mon équipe. Plutôt que de masquer ma sensibilité, j'en ai fait un élément central de mon approche managériale.

Lors d'une réunion d'équipe marquante ( à mon retour de formation : "Mieux se connaître pour mieux manager"), j'ai expliqué comment je fonctionnais : ma capacité à ressentir l'atmosphère émotionnelle, mon besoin de réflexion avant les décisions importantes, ma volonté de créer un environnement de travail authentique où chacun peut être lui-même.

Cette transparence a eu un effet inattendu : plusieurs membres de l'équipe se sont sentis autorisés à exprimer leur propre sensibilité et leurs besoins spécifiques. Un collaborateur m'a même confié : "C'est la première fois qu'on me dit que la sensibilité peut être une qualité professionnelle."


L'impact concret de mon approche "sensible" du management


Des résultats mesurables qui font taire les critiques


Après 10 ans de management "sensible", les résultats parlent d'eux-mêmes :

  • Mon équipe affichait un taux de turnover inférieur de 40% à la moyenne de l'entreprise

  • L'engagement mesuré lors des enquêtes internes est systématiquement supérieur à la moyenne

  • Trois collaborateurs que j'ai recrutés et développés occupent aujourd'hui des postes de management avec de hautes responsabilités.

  • Notre magasin a dépassé ses objectifs commerciaux trois années consécutives

Ces résultats tangibles ont progressivement fait taire les critiques et transformé la perception de ma sensibilité au sein de l'organisation.


Une culture d'équipe distinctive et performante


L'impact le plus significatif se mesure dans la culture unique qui s'est développée au sein de mon équipe :

  • Une communication authentique où les émotions ont droit de citer

  • Une entraide naturelle qui contraste avec l'individualisme de certaines équipes

  • Une créativité débridée née de la sécurité psychologique que j'ai instaurée

  • Une capacité collective à traverser les périodes difficiles sans perdre la cohésion

Cette culture est devenue notre signature, au point que d'autres managers venaient observer notre fonctionnement pour s'en inspirer.


Ce que j'ai appris et que je souhaite partager avec les managers hypersensibles


Non, vous n'avez pas besoin de "vous endurcir"


Si vous êtes un manager hypersensible qui entend régulièrement qu'il faut "s'endurcir", voici ce que j'ai envie de vous dire : votre sensibilité n'est pas un obstacle à surmonter, mais un talent à cultiver.

Le monde professionnel a désespérément besoin de leaders capables d'empathie authentique, d'une vision nuancée et d'une considération profonde pour l'humain. Ces qualités sont naturelles chez les personnes hautement sensibles.


Utilisez le MBTI comme un outil de compréhension et de valorisation


Atelier de découverte de type MBTI

Le MBTI a été pour moi un outil précieux pour comprendre et valoriser mon fonctionnement. Si vous êtes un manager hypersensible, je vous encourage à explorer votre profil MBTI et à découvrir comment vos préférences naturelles peuvent enrichir votre leadership.

Particulièrement pour les types ayant une préférence F (Sentiment), le MBTI offre un cadre qui légitime votre approche émotionnelle et relationnelle de la prise de décision.

Je vous propose d'en parler ensemble, vous pouvez prendre un RDV ci dessous. Je vous présente mes ateliers de découverte de type MBTI en visio et mon accompagnement.




Créez activement votre propre modèle de leadership


Plutôt que d'essayer de vous conformer à des modèles traditionnels de leadership qui ne vous correspondent pas, osez développer votre propre style :

  • Faites de votre empathie le cœur de votre approche managériale

  • Valorisez votre capacité à créer des environnements de travail harmonieux

  • Utilisez votre intuition pour détecter des talents et des opportunités

  • Assumez votre besoin de réflexion comme un gage de décisions plus nuancées


Conclusion : L'avenir appartient aux leaders sensibles


Mon parcours de manager hypersensible chez Decathlon m'a appris une leçon fondamentale : ce que notre culture considère comme des faiblesses - sensibilité, émotivité, vulnérabilité - peuvent devenir nos plus grandes forces de leadership.

À l'heure où les entreprises redécouvrent l'importance du facteur humain, de l'intelligence émotionnelle et de l'authenticité, les managers hypersensibles ont une longueur d'avance. Nous possédons naturellement les qualités que d'autres s'efforcent de développer.

Alors non, je ne me suis pas "endurcie" comme on me le conseillait. J'ai fait mieux : j'ai transformé ma sensibilité en mon superpower professionnel le plus précieux. Et je suis convaincue que l'avenir du leadership appartient à ceux qui, comme moi, osent manager avec sensibilité.


Julie Leonard, Ancienne Directrice de Magasin chez Decathlon. Passionnée par le développement des talents et l'intelligence émotionnelle, J'accompagne aujourd'hui d'autres managers hypersensibles à valoriser leur singularité.





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